Je dénonce la malfaçon, le parfum de supercherie, la faute de gout, l’ironie cynique qui se retourne contre la douceur et la générosité des êtres : en une semaine, Arnold Schwarzenegger et Melinda Gates viennent à Paris et, à grand renfort de communication bien huilée – c’est naturel pour un ancien body-builder… – nous expliquent comment sauver la planète. Tout le monde gobe le spectacle et dit merci ! Les portes de l’Elysées et de l’hôtel de ville de Paris s’ouvrent avec les honneurs. Je ne mets pas en doute la sincérité ni le dévouement de ses personnalités à des causes humanitaires, je déplore le spectacle de la bonne conscience exposée et la duplicité de la société du spectacle en générale et des idylles socialistes en particulier, toujours très prompts à faire le grand écart idéologique. Ils attisent la lutte des classes, stigmatisent les riches mais n’ont aucune gêne ni pudeur à cirer les pompes des représentants du KOLOSSAL KAPITAL en la personne du grand HOLLYWOOD et du pape de la SILICONE VALLEY, sinon de sa femme !
Quel choc et discordance, quel malaise de nous voir tous nous répandre comme des pantins anonymes, repus d’ignorance feinte ou crasse, dans un bain de bonne conscience en nous offrant un bel éclairage solidaire dans la maintenance médiatique du charity business. La bien-pensance s’engouffre dans l’abime, les socialistes sortent les petits fours.
De cette clownerie générale découle une ultra tristesse. Je pleure.