RENCONTRE AVEC UN MEUBLE

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Maison & Objet – Septembre 2016

Posez-moi la question : « Qu’aimes-tu faire dans la vie ? ». J’aime flâner, me sentir libre, voguer dans le vent et rebondir sur des sensations. J’essaye ensuite de partager les empreintes que les choses laissent sur moi. En pérégrinant dans les allées de cette édition de septembre 2016 je ne me suis pas senti concerné par les Espaces Tendances et les animations proposées. Ces constructions qui demandent beaucoup de talents et d’énergie à ceux qui les conçoivent et les érigent m’ont paru insipides, hors sujet, loin de mes préoccupations ; oublier la fin des vacances et accepter le retour aux affaires… Je me sens exclu, écrasé. La chaleur étouffante et la trop grande luminosité à certains endroits contribuent à me contrarier d’avantage. Mais au milieu de tant de bels objets je m’interdis cependant de renoncer à rencontrer l’émerveillement. Ma marche à pas réguliers cadence et motive mon envie de rencontres agréables.

Dans le hall 7 pratiquement au même endroit où, il y a un an, j’avais eu un coup de cœur pour la console barcelonaise esthétique et fonctionnelle Come In de NOMON, je passe distrait devant un stand coréen, avant de revenir sur mes pas interpellé par le garde-manger que je crois avoir aperçu. Il s’agit en fait d’un élégant coffre en bois dont les quatre côtés sont fermés par une trame élastique verticale qui ressemble de loin à un fin grillage. Telle une surpiqure sur une pièce en cuir, le passage du fil élastique apparaît sur le plateau supérieur. Ce détail de couture me surprend et me plait. Comme à ces jolies filles à qui je trouve précipité de dire ô combien je les trouve belles dès la première rencontre, je n’osai point manifester immédiatement mon intérêt à l’exposant. Obnubilé je revins trois jours plus tard pour mieux faire connaissance. Depuis, je suis toujours sous le charme de ce meuble à la fois intriguant et beau. Il se nomme Closet-Forest et se regarde en transparence. En tournant autour apparaît évident, et contradictoire par rapport à nos idées arrêtées, qu’il ne présente ni face avant, ni face arrière. Il est accessible de tous côtés. Simple et sophistiqué, il associe le dessin traditionnel de la maison coréenne à la modernité du fil élastique. Grâce à des petites encoches, disposées en périphérie sur l’étagère du milieu, il est possible de retenir l’élastique et ainsi de composer à sa guise, sur les façades, des figures géométriques.
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Ce meuble est une invitation à la caresse des yeux et des mains. Il génère aussi un dialogue silencieux empreint de malice et de sérénité. J’aimerai devenir son ami.

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