VILLA COUËLLE

Villa Couëlle

Heureuse échappée à la banalité des jours.
Encore enivré par mon voyage dans la forêt de Chevreuse, alors que se bousculent mes impressions, je me remémore toutes les choses vues. Passant de l’une à l’autre, je dessine dans ma tête une idée de désir. Le cabinet de piscine conçu en 1967 par Jacques Couëlle déstabilise la façon raisonnable de percevoir l’architecture puis de l’exprimer. Cette maison est posée là au milieu des arbres ; elle veut à la fois être discrète en se fondant dans le paysage – son côté organique – mais elle se fait fantastiquement remarquer – son côté onirique.
Quand on apprécie une maison, dans la perspective notoire de l’acquérir, en fonction de ses prétentions et exigences personnelles, on se laisse flatter par l’apparence extérieure et on juge le confort intérieur. La villa Couëlle se regarde de plusieurs façons que l’on soit dedans ou dehors. Mais on ne s’aperçoit pas y être entré, on ne se rend pas compte en ressortir. La nature des impressions ne change pas que l’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur. C’est la maison qui vous habite tout entier. Elle inverse les codes de lecture et les complète. Je ne visite plus un lieu, j’endosse un costume, je vis un personnage : ce soir j’étais de sortie dans un surprenant lieu-dit  »Roche Couloir ». Je montais et descendais les escaliers, faisant le tour de la piscine, je m’envolai au-dessus de la canopée d’hiver pour m’imaginer déjà en été avec de magnifiques créatures langoureusement couchées et intelligemment dévêtues au bord du bassin. Cette maison vous habille, elle vous invite aussi à imaginer la vie à poils ! Quel que soit votre point de vue, le paysage est partout, à l’intérieur de vous même, à l’extérieur des autres. Votre regard se pose dans une perspective, il file déjà ailleurs. Vous êtes seul, empli de plénitudes et de contradictions. Les surréalistes auraient adoré faire la fête ici. La discrète et tonitruante Villa Goupil serait devenu leur Ruche Boudoir pour s’évader et rêver à hautes voix, ils auraient chanté la déstructuration de la pensée et loué la caresse des courbes.
Sortie du bois au milieu du XXe siècle, elle reprend vie aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle ère.

-> Villa Couëlle –> Chevreuse Lounge –> Ruche Boudoir –> Elevator Screen –> Canopée du désir …

 

L’Île aux Avions

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Vanity Fair n°21 – mars 2015

Avec l’inclinaison de chaque page du magazine qui se tourne se présente une piste de décollage vers un ciel imaginaire dans lequel j’aime évoluer. Contributeur patenté de Vanity Fair qui héberge mes lignes régulières depuis peu (on peut rêver ?), après mes nombreux voyages immobiles sur papier glacé, je suis heureux aujourd’hui de me retrouver assis dans un Falcon privé et en grande discussion avec Xavier ROMATET et Michel DENISOT – respectivement directeur de la publication et directeur de la rédaction. Nous nous rendons à la seule destination exclusivement réservée à la réelle Jet Society, un lieu très privé appelé l’île aux Avions où on ne peut accéder que par les airs. Aucune ligne commerciale n’aura jamais l’autorisation d’y atterrir.

L’île est en fait un luxueux complexe hôtelier réservé aux propriétaires d’avions privés. Perdu exprès au milieu de nulle part dans l’Atlas, et opportunément construit dans un cirque naturel d’une centaine d’hectares encerclé de montagnes, le lieu abrite aussi un lac naturel permettant aux hydravions d’aquatir.

Nous sommes invités par le Jet Set Club de l’Île aux Avions dont les membres sont aussi bien des célébrités hollywoodiennes, à l’instar de John TRAVOLTA ou Harisson FORD, que d’illustres inconnus ; tous sont passionnés d’aviation et possèdent leurs propres aéronefs. Ils viennent là se reposer et partager leur passion. L’ambiance est à la fois luxueuse et bonne enfant.

Devant le succès de ce premier resort exclusif, les membres associés du Jet Club ont décidé d’ouvrir une Île aux Avions sur chaque continent et nous ont choisis comme partenaire presse.

Le projet est ambitieux et riche en promesses. Grâce à l’implantation internationale de notre éditeur, nous allons, avec les contributeurs d’autres pays, recueillir et restituer l’histoire et les sensibilités de chaque territoire hôte afin de déployer nos articles sous le même ciel. Nous naviguerons tous sous un même pavillon : VANITY FLY.

Et moi de m’amuser déjà à imaginer le programme de fidélisation des heureux membres abonnés qui consistera non pas à accumuler des Miles mais des Smiles…

Héroïne

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Vanity Fair n°20 – février 2015

J’ai rendez-vous avec la femme parfaite. Les négociations avec son agent ont été rudes ; il a accepté que sa cliente condescende à m’accorder une entrevue dans ses confortables bureaux afin que nous soyons tranquilles – à l’abri des regards indiscrets et des sollicitations d’admirateurs zélés et libidineux. Wonder Woman s’est faite attendre et désirer ; je la vois arriver précédée par une charmante hôtesse d’accueil que j’aurai bien prise, un court instant, pour mon invitée ! Mon intention est confuse : entre ma faiblesse pour la beauté naturelle de l’une et l’attrait de la célébrité de l’autre.

Nous nous asseyons face à face autour d’un service à thé fumant. La rencontre est prévue pour durer une heure trente. Je dévisage mon interlocutrice afin de découvrir ses éventuels défauts, ses points faibles, ses zones dangereuses : son apparence est lisse, sa sensualité furtive ; elle n’a pas su se défaire de tous ses ornements fictionnels, sa tenue semble être griffée à la fois par Coco Chanel et Achille Zavatta : dommage !

J’entame consciencieusement la conversation en lui demandant si elle se considère comme une femme de pouvoir. Déjà je m’évade dans le regret de ne pas être en train d’interviewer une Barbarella pulpeuse et libérée. Sa bouche articule à toute allure un semblant de réponse qui me subjugue, puis elle se lève. En même temps que je quitte mon fauteuil pour la raccompagner, je regarde furtivement ma montre et constate que l’heure trente est bien passée. Je ressens une impression de plénitude et de frustration. Le temps imparti s’est bien déroulé ; mais ne me quitte-t-elle pas si précipitamment parce qu’elle a lu dans mes pensées et se sent horriblement vexée ? Elle me salue avec grande politesse et disparaît. On m’expliquera plus tard avoir été emmené par elle dans un voyage extratemporel ; un des ses supers pouvoirs lui permet de se déplacer à sa guise dans le temps à la vitesse souhaitée.

Je me remets de mon décalage horaire en réalisant l’impression d’infini que me donnent les instants que je partage à caresser le corps de la femme que j’aime. Elle est mon super éros !

 

 

La cérémonie du thé

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Maison & Objet – Janvier 2015

Visiter le salon M&O me procure plus d’inspiration et de surprises que la lecture d’un simple magazine. Je suis moins dans le passe-temps que dans l’échappée volontaire. Je décide de m’évader et pourtant je m’enferme dans un lieu immense où par facilité je pourrai me laisser aller à un sentiment d’écrasement. Tout le contraire se présente à moi. Je me déplace dans un paysage de félicités admirables pour laisser mon regard et mes pensées rebondir sur les propositions à multi-facettes qu’offre chaque stand. Je laisse mon âme divaguer.
Importante discipline et conseil à ceux qui arpentent des kilomètres d’allées, toujours marcher d’un pas régulier. Avec la cadence vient l’oxygénation du corps et de l’esprit. Mon cœur ralentit et se calme, dans des courts instants m’apparaissent des évidences. L’une d’elles est que la beauté que je prête à un être ou à une chose n’est autre que la projection sur eux des caresses que je désire recevoir ; et mon cœur de repartir en fanfare attiré par le halo qui s’échappe mystérieusement par l’entrebâillement de l’ouverture d’une pièce fermée. Dans une semi-obscurité je rejoins autour d’une grande table des gens déjà assis. On me propose un thé à boire. La nappe est un écran sur lequel sont projetés des illustrations dynamiques en relation avec la belle vaisselle dressée. Je porte ma tasse à mes lèvres, l’animation intègre la disparition de l’objet et continue son ode poétique. L’ambiance m’amuse et m’emporte. Je joue tout en douceur avec les images, j’essaye de tromper la programmation du logiciel, je teste les capteurs en déplaçant ma soucoupe, le film s’adapte encore et toujours, et déploie sa féérie. Je nage dans un paysage où planent des oiseaux, plongent des poissons. Les papillons s’envolent de la tasse et vont se poser sur des branches d’arbustes aux fleurs fraîchement écloses. L’expérience est multi sensorielle car on devine quelque part, autour de nous comme des chants d’oiseaux…Je voudrai bien rester là des heures, imaginer d’autres scénario-images. Je suis sur le salon pour remplir d’enchantements mon panier, et m’apprivoiser à toute nouvelle proposition du monde de la décoration. Les arts de la table deviennent connectés. Qui est ce nouveau génie, cousin d’Aladin sans doute, qui permet aux objets d’exister au delà de leur fonctionnalité et de leur intention esthétique première ?

Je m’éloigne transporté par l’expérience que je viens de vivre, marchant désormais dans les allées du salon comme sur un coussin d’aise.

Animation vue à l’ESPACE TeamLab, hall 7.

Mister Tumbleweed

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Vanity Fair n° 19 – janvier 2015

Michaël Tumbleweed* est le rejeton maladroit mais inspiré d’une des plus fameuses dynasties hollywoodiennes. Il développe depuis sa tendre enfance une folie douce qui se traduit par le développement de projets extravagants derrière lesquels il se cache. Il est tiraillé par le désir d’être reconnu et adulé tout en redoutant plus que tout la célébrité et son corollaire, la perte de liberté. Il a toujours fait porter ses projets par d’autres. Ce n’est pas lui qui soutint et intrigua auprès des instances olympiques pour faire du diabolo une épreuve officielle. Ses moyens lui permirent d’acheter la Vic Firth Company – fabricant de baguettes pour batterie – et son président fut dans l’obligation, en tant que principal sponsor, de tenir à bout de bras cette ambition surréaliste et loufoque. Il s’appuya également sur la puissante société sucrière Saint-Pouce pour organiser à Cap Cod le 1er Festival Mondial des Triporteurs à Barbes à Papa. Il préféra revendre la sucrière pour empocher d’importants bénéfices et abandonna le festival à d’autres qui ne surent le développer. C’est lui qui finança en Californie la 1ère compétition de véhicules propres fonctionnant sans essence et qui devint le Bidendum Challenge. Il laissa l’idée lui échapper. Il vouait à l’époque une admiration sans borne pour une actrice, il s’éreinta à la séduire mais ne devint jamais son amant. Lors d’un diner qu’il organisa, la belle personne tomba amoureuse de l’acteur le plus couru d’Hollywood qu’il avait également convié à sa table. Loin de s’offusquer de la situation il devint leur chaperon. Une complicité particulière naquit entre ce couple très en vue et lui très en retrait. Il acheta un domaine en Provence afin d’accompagner leur souhait de se marier secrètement, il s’y installa et découvrit la quiétude à quelques encablures de la Riviera, loin de la Californie. Il eu le plaisir de recevoir à plusieurs reprises son couple d’amis et ses six enfants, il assouvit en exclusivité et discrètement son admiration pour la belle actrice. Désabusé de voir les nombreuses pièces de son domaine vides une grande partie de l’année, il créa une fondation et transforma sa résidence en orphelinat. Il le nomma ‘’Angélina’’ et demanda à son amie d’en devenir la marraine. Il ne fonda jamais de famille mais assuma la présidence de l’établissement jusqu’à son dernier jour. Michaël Tumbleweed vécut sa vie par procuration. Sur sa tombe l’épitaphe : ‘’Gone with the wind’’.

*Tumbleweed est le nom que donnait George Whitman à ses passagers volontaires des galères littéraires à sa librairie Shakespeare and Cie. Tumbleweed « virevoltant », à l’image de ces touffes d’herbe sèche que l’on voit rouler au gré du vent dans les westerns.

Lundi, mardi, Charlie, jeudi, vendredi…

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Je suis Charlie ?
Sommes-nous Charlie ?
Oui à l’irrévérence et à la liberté d’expression.
Non à l’amalgame de la bien-pensance convenue et aux réflexes aveugles et moutonniers.
Médias et politiques veulent nous faire croire que l’odieux attentat à Charlie Hebdo est une atteinte à la liberté de la presse. Non !
C’est avant tout la conséquence d’une irresponsabilité notoire de la classe politique qui n’ose affronter la réalité en face. Depuis au moins trente ans, elle tergiverse et refuse aussi bien de régler les problèmes d’intégration que de nommer le mal islamiste afin d’éliminer le danger pour notre démocratie de culture catholique.
Les médias ne sont pas innocents. Complices et complaisants, ils courent à l’audimat et produisent plus d’émotions que de sens.
C’est de notre faute aussi à nous, citoyens, qui croyons en toutes ces balivernes du « vivre-ensemble » et à ses mauvaises applications, à nous qui suivons le mouvement comme des abrutis en nous apitoyant sans pudeur.
Nous sommes passés de l’ère biblique de « celui-qui-n’a-jamais-fauté-lui-jette-la-première-pierre » à l’ère médiatique de « Celui-qui-n’a-jamais-pleuré (publiquement)-ira-en-enfer »
Je suis triste.

Signé : Charlie Bobo en souvenir et hommage du 7 janvier 2015

Merci à Joël GUENOUN pour son illustration.

Joufflard-en-Bouzy

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Vanity Fair n° 18 – décembre 2014

Une nouvelle année va bientôt commencer, je continue chaque mois à voyager en magazine. Je lis, je m’envole ; je flâne entre les lignes, je laisse courir mon imagination après la fin des phrases et vous invite à rebondir sur le numéro-trampoline du mois passé.
Bienvenue à Joufflard-en-Bouzy où un séisme paysagé a sérieusement secoué les 4200 âmes de ce paisible village rural le plus proche de Paris : la réalisation d’un programme immobilier, contre-nature pour les uns, évident pour les autres, a déchaîné les passions. La construction d’une tour de 70 mètres de hauteur a bien failli détruire la résidentielle quiétude de ce mince tissu urbain baigné de verdure.
En accordant courageusement son permis de construire, le maire, malgré la pénurie de réserve foncière, a réussi à combler le déficit de logements aidés ; suffisamment de places de parking, avec 7 niveaux souterrains, ont été créées pour permettre de désengorger le stationnement dans les rues étroites et de développer les circulations douces dans le village ; un musée patrimonial présente désormais, au dernier étage de la tour, les pépites ignorées du patrimoine de proximité : une tour de Chappe, le Fort du Trou d’Enfer, le château des Gondi… D’en haut la nature est magnifique à contempler.
Le village s’est tourné vers l’avenir en un beau geste architectural et urbanistique.
Des oracles autoproclamés prédisaient les pires horreurs quant à l’impact sur l’environnement, la vue allait être cachée, la vie des villageois gâchée pour l’éternité ; tous les recours administratifs ont été exercés, en vain – spécificité bien française d’avoir dans chacun de ses villages un ronchon magnifique qui s’oppose à tout projet par principe. Que pensait-on, avant leurs constructions, du Pont du Gard, de la Tour Eiffel, du viaduc de Millau ?
Personne n’a raison ni tord. Point de procès d’intention ! Vivent les process d’invention !
Tous les Joufflu-Soyeux* s’épanouissent aujourd’hui au voisinage de la Tour Verdura devenue le Totem bienveillant du village.
Le nom de la tour est un clin d’œil malicieux – une sorte de courtoisie moqueuse en direction de ceux qui protégeaient soit disant l’avenir sans regarder plus loin que le bout de leur nez, avouent en privée le maire et l’architecte du projet – : avec ce nom, on peu entendre une allusion au vert écologique, il faut surtout y voir un hommage au talent du joailler Fulco di Verdura qui su si bien à partir des années 40 rendre ses créations à la fois tendance, élégantes et intemporelles.

Ces hommes ont réussi à faire quelque chose de beau à partir de leurs gênantes contradictions.

* C’est ainsi que se nomment les habitants de Joufflard-en-Bouzy.

Saint-Emilion

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Imaginons un instant F. Scott Fitzgerald, qui admirait tant les classes supérieures, découvrir Saint-Emilion :

« Ce n’est pas la richesse des pierres qui me fascine à St-eM, mais l’élégance, le détachement, l’aisance innée de sa familiarité avec la beauté, qualités qui ne s’improvisent pas mais s’imposent, qui ne peuvent être le produit d’une construction spectaculaire mais seulement le fruit du polissage patient des saisons, dont bénéficie dignement son architecture dans des patines héritées de sa longue histoire. »

Tableau de GUIYOME – Castel Daou Rey 2007

Merci à Laurent Dandrieu pour son article sur Fitzgerald VA déc.-12

Lettre d’Amour

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Vanity Fair n° 17 – novembre 2014

Lilly Chou, je veux réparer une injustice. Sur le chemin de notre vie je veux t’écrire aujourd’hui ma première lettre d’amour. Voilà plus de trente ans que nous marchons ensemble, l’un à côté de l’autre, toujours. Mais jamais avec un mot écrit. Des mots intemporels pour nous accompagner dans la danse des jours. Moi qui ai le porte-plume planté au corps et au cœur, je n’ai jamais pris le recul nécessaire pour dessiner les idées qui nous rapprochent et qui nous lient. Alors que je m’adresse à toi j’ai l’impression de t’écrire au pluriel : à peine crois-je te cerner que tu es déjà devenue quelqu’un d’autre. J’écris à l’amante, je vois la maitresse de maison qui me regardait hier soir attendant son compliment après l’excellent diner servi à nos invités ; je m’adresse à la jeune fille légère et c’est la femme conquérante qui me renvoie à mes responsabilités… Pour rester jeune il faut vivre vieux. Pour connaître le sentiment amoureux dans sa belle diversité tu me fais découvrir qu’il faut cultiver la longévité et son agrément : la patience. Saltimbanque de l’affection je t’avoue grandir chaque jour à tes côtés, mais tu le sais déjà. Les femmes font les écervelées pour laisser croire aux hommes qu’ils sont supérieurs. Dans ce jeu d’ombres et de lumières, j’opterai pour paraître avec toi dans un faisceau tamisé. Avec à tour de rôles, en vedettes, chacune de nos importances singulières et de nos priorités communes : l’épanouissement de nos enfants, certes, mais aussi de nos deux personnalités complices. Ensemble nous avons le talent de nous bonifier l’un l’autre. Le temps rapproche les êtres sages. Il y a des amours heureuses. Le choix de nous marier ne nous appartient plus. Nous étions désireux de nous découvrir et rêvions de fonder une famille. Le pari est réussi. L’homme qui est dans ton lit n’a plus vingt ans depuis longtemps et, il te sourit de toutes ses dents. Quand la jeunesse appelait le désir et son contentement rapide, l’âge mûr se nourrit lui, sans jamais se résigner, d’étonnements et de sérénité. L’amour est une dépression heureuse, une conjugaison médicamenteuse du verbe aimer, sans ordonnance ; avec prudence, en ta présence, j’en inhale le piment et la douceur.

Il n’y a pas de femme ni d’homme idéal, avec toi, juste la merveilleuse réussite d’une rencontre inspirée, reconduite et encouragée tout le temps de notre vie. Tu es la preuve par l’envie que deux droites parallèles peuvent un jour se croiser pour tricoter (fricoter) ensemble des jours savoureux.

Lilly Chou, tu es mon souffle bonheur.

Vagabond pour l'instant